Prépension et emplois relais pour l'emploi et pour la santé
Chaque jour, l'an dernier, plus de 6 pour 100 des travailleurs ont été absents pour maladie. Il y a dix ans, 4,76 pour 100 des journées de travail n’étaient pas prestées pour la même raison. Aujourd’hui, avec 6,26 pour 100, ce chiffre est près d’un tiers plus élevé. Le taux d’absentéisme des ouvriers est plus d’une fois et demie plus élevé que celui des employés. C’est ce que révèle une étude de Securex.
"L'absentéisme croissant est donc l’un des revers du fait de maintenir les travailleurs plus longtemps au travail. Si le taux d’activation des aînés est fortement revu à la hausse, il faut donc s’attendre à ce que l’absentéisme augmente plus encore", disait à juste titre le commentaire du quotidien De Standaard.
Ces données confirment les résultats d’une enquête antérieure de Médecine pour le Peuple montrant à quel point les patients de 55 à 65 ans sont en bonne ou mauvaise santé et sont aptes ou inaptes au travail.(1) Ici, quelque 1019 dossiers médicaux ont été examinés dans trois maisons médicales.
75 % des patients entre 55 et 65 ans souffrent d’au moins une maladie chronique. 54 % souffrent d’au moins 2 maladies chroniques. Dans un cas sur deux, cela concernait une maladie chronique du système articulaire, un sur sept souffrait de problèmes physiques permanents (dépression, burn-out, ...) et un sur dix d’une maladie cardiovasculaire.
Un sur trois de ces patients de 55 à 65 ans était encore entièrement apte au travail. Un tiers était partiellement inapte au travail et un tiers complètement inapte. Mais, parmi cette population, un ouvrier (blue collar worker) court 4 fois plus de risques d’être complètement inapte au travail qu’un employé (white collar worker). À l’âge de 55 ans, 55 % étaient déjà partiellement ou totalement inaptes au travail. Pour les patients de 64 ans, ce chiffre était déjà de 78%.
Le droit à la prépension avec la création d’emplois flambeaux n’est pas seulement une question d’emploi, mais également une question de santé. "Le stress au travail aussi détermine la durée plus longue des absences", explique Heidi Verlinden, chercheuse chez Securex. 37 pour 100 des journées d’absence en 2013 étaient imputables à des maladies dues à la tension telles migraine, extrasystoles, perte de concentration et dépression. C’est la moitié de plus qu’en 2005. Ceci aussi confirme les témoignages et études que deux docteurs de Médecine pour le Peuple ont compilées en un livre sur le stress au travail.(2)
- Van Bever K, Engelbeen T, Van Reusel E, Van Duppen D. Retirement and socioeconomic inequalities (Retraite et inégalités socioéconomiques), BMJ 2011;342:c7400
- Dokter, ik ben op (Docteur, je suis à bout). (EPO 2009), Staf Henderickx et Hans Krammisch.